SVEN

« Le graffiti est l’art de l’éphémère, l’expression visuelle de l’instant présent »

Sven aime tout ce qui n’est pas carré. Il préfère quand ça déborde. De tous les côtés. Il a commencé par peindre des lettres dans la pure tradition de l’art du flop : des lettres contournées, de plus en plus épaisses, avec une ombre projetée.
Il a joué le jeu du writing jusqu’à faire exploser les lettres. Composer, décomposer, recomposer, telle est la règle du jeu. Sven peint directement sur la toile, sans dessin préparatoire. Sur son rectangle de toile, il projette toute l’énergie de la ville. Les passants, les véhicules, les vitrines, les immeubles., les murs ! Les murs sont comme la peau, ils gardent la trace de ce qu’ils ont vécu.

Dans les tableaux de Sven tout se mêle : crépis, carton ondulé, spray, peinture, coulures…
Sven est un urbain. New York, Amsterdam, Londres… le bouillonnement des capitales du graffiti traversent ses toiles. Pourvu que les couleurs éclaboussent ! Le jaune de la boîte aux lettres, le vert de l’enseigne de la pharmacie, le bleu du ciel sans nuage, le noir du bitume, l’arc-en-ciel de la flaque souillée d’essence.
Mais quand il travaille le noir et blanc, c’est pour que son grand-père daltonien puisse voir le même tableau que lui. Il emploie le mat, le brillant, le lustré, le griffé, le granuleux. Il lui faut du mouvement, toujours du mouvement …

Extrait d’une biographie écrite par Laurence Mouillet.